C'est presque à l'aube que nous nous réveillons. Les douces couleurs de l'aube éclairent encore faiblement la terrasse qui surplombe la plage et sur lesquels nous avons passé de si bons moments, attablés devant les succulents plats de Syliva. C'est certain, nous reviendrons un jour à Pulau Kapas.
Pour l'instant, nous roulons vers Merang Jetty, le lieu d'embarquement pour l'île de Redang. A ne pas confondre avec Marang Jetty : une seule voyelle de différence entre les deux villes ... mais une heure de route les séparent.
L'acheminement en bateau vers Pulau Rendang prend une trentaine de minutes. A notre arrivée, un étrange comité d'acceuil nous attend : plusieurs requins à pointe noire tournent dans l'eau à une dizaine de mètres de la plage. Heureusement, ces requins sont inofensifs pour l'homme, craintifs même. Ils sont capables d'accélérations très rapides, leur vitesse de pointe a été mesurée à 37 km/h. ...
Nous logeons dans un hôtel spécialisé dans la plongée et le snorkelling, le Redang Kalong Resort, situé sur la plage de Teluk Kalong. L'atmosphère y est, là aussi, détendue. Notre chambre, en terrasse au premier étage, bénéficie d'une belle vue sur les eaux turquoises et les palmiers qui la bordent.
Explorer les fonds sous-marins de l'île de Redang est bien sûr une de nos activités majeures durant notre séjour. C'est ici un paradis du snorkelling. Jamais nous n'avions encore vus une telle diversité de couleurs et de formes de poissons et de coraux. Je prend pas mal de photos et de films avec ma caméra intégrée au masque, qui fait fureur ici. Mais je me sens petit joueur quand je vois le matériel photo de certains plongeurs pro autour de nous. C'est bien simple, il faut une valise pour tout transporter. De retour en France, je regarderais tout de même pour acheter un boitier hermétique qui me permettra d'embarquer mon reflex : ce sera un bon compromis. C'est surtout l'impossibilité de zoomer sur les poissons qui m'a le plus manquait durant nos plongées : soyez indulgents sur les albums photos ... Celles du directeur de l'école de plongée, par contre, sont juste époustouflantes et dignes du National Geographic. J'ai son email : j'indexerai son site facebook.
Nous avons ainsi fait deux plongées par jour, une le matin et l'autre en début d'après-midi : le Marine-Park et les fonds en face de notre hôtel sont d'excellents spots. On y trouve une multitudes de girelles-paon vert-bleu (thalassoma lunare), plusieurs sortes de poissons-perroquets (scarus ghobban rayé vert et bleu mais aussi scarus niger, violet et bouche rose), des têtes de renard (siganus vulpinus) avec leur corps jaune et une tache noire sur le sommet de la tete, des labres à poitrine rouge (cheilinus fasciatus), des poissons-lapin (siganus javus, gris avec points orange ou encore les tout jaunes Siganus corallinus et Siganus virgatus, corps jaune et tête rayée) et des poissons-papillon oranges et blancs (chelmon rostratus).
Nous avons même croisé une gymnothorax javanicus, une murêne de java, la plus grande murène du monde. La notre mesurait plus de 2 mètres et ondulait son corps de manière placide et indolente. C'est le petit Yaël qui l'a vu le premier, cramponnant ma main très fort (notre signal convenu quand l'un de nous voyait un poisson particulièrement original).
Les couleurs des perroquets peuvent être très vives, avec des bleus ou des verts magnifiques, mais la plupart d’entre eux sont gris ou marrons. La couleur de ces poissons peut être liée à leur sexe, mais aussi les situe dans le groupe: ainsi seuls les mâles dominants et certaines grandes femelles ont de beaux coloris. Ces espèces vivent en harems dominés par un mâle accompagnés de mâles secondaires. A la mort du mâle dominant c’est un des mâles secondaires qui prend sa place.
Cependant, comme chez beaucoup d’espèces de poissons, le sexe n’est pas déterminé à la naissance et les femelles en grandissant peuvent devenir mâles. Pour une même espèce il peut donc exister toute une gamme de coloris ce qui en rend l’identification souvent difficile, même pour des spécialistes. Ainsi, tous les soirs, on envoyait nos photos sur DORIS, un forum de passionnés du monde sub-aquatique, qui nous aidait à identifier les poissons vus dans la journée.
Les coraux non plus ne sont pas en reste dans cet univers magnifique. Des plaines et des vallées au fond de l'eau regorgent de nombreuses espèces multicolores.
Les paysages sur terre ne sont pas mal non plus, merci. Une promenade le long des plages de Teluk Kalong et de Pasir Panjang permet de s'en rendre compte. Larges étendues de sable blanc, cocotiers invitant à la sieste, eaux turquoises peu profondes vers la plage. La première grande plage est la plus calme des deux. Sur la seconde, en revanche, c'est plutôt la succession des hotel qui surprend, ainsi que le bruit du va-et-vient des bateaux.
Aujourd'hui, notre petit Mathéo a perdu une nouvelle dent (la 3ème). La petite souris passe aussi en Malaisie : dans le doute, elle avait amené des euros et des riggits malais ...